Je me sens île. Île, côté plage, avec du soleil qui enveloppe de douceur mon esprit.


Et l'horizon. La protection qu'offre la masse d'eau.


Je me sens pleine de terres, de forêts et de rivières, je me sens reine de cette île où je me suis posée, détendue. Je me sens bien, il fait chaud, j'ai chaud de l'intérieur, comme dans un bain, comme en vacances.

Sérénité.
Une brise douce.


J'accueille des gens, dans mon île, des gens qui ont besoin de se détendre, de vacances.. de fraîcheur. de sécurité. Venez, par la mer, c'est ouvert à tous ceux qui en ont besoin.


Bien sur qu'il y a des failles, sur cette île, bien sur qu'il y a des cascades, bien sur qu'il y a de la beauté, il y a de tout, de tout pour faire un monde, mon monde.

L'Inutile personne voudrait pleurer sa non-existence. Mais les larmes refusent de se déplacer pour si peu.

 

J'ai découpé mes pupilles au cutter noir.
L'effet apparaissait, on tatonne avec l'éponge mouillée de sueur évaporée, des trous apparaissent, des trous d'air. Les turbulences qui tremblent l'esprit. Les troubles qu'on cache et qu'on efface, par pudeur de montrer les mains.
De la finesse dans ce trait, ce contour redessiné, des alvéoles et les pétales qui apparaissent sur le blanc, rouges.


J'ai fait une fausse couche.
J'y ai laissé ma peau tendue, comme un trampoline pour sauter plus haut, toujours plus haut, et descendre plus bas, toujours plus bas.
Comme si dans un même souffle tout disparaissait, tout était expiré, qu'il ne reste que l'enveloppe et le cachet de la poste. Et du vide.

On s'éteint si vite. Pour frimer, pour se faire remarquer, pour s'envoler et qu'on le sache, qu'on remue le vide épais de chacun.

J'ai decidé que cette chaise était à deux places, une vide, l'autre occupée.

Les nouveaux pas qu'on regarde se manger et s'étaller sur le sol chaud se multpilient et se divisent en tout temps, et les peaux qu'on lave comme des costumes de foire, avec l'habitude de l'emplacement connu des tâches absentes, qu'elles aimerait qu'on les remarque absentes, et qu'on cherche pourquoi, mais on a beau regarder on voit pas, on a beau voir on reconnait pas.

Tordue.
L'idée tordue.

Une crevasse.
Qu'on remplit.
De mots durs.

Qui tremblent entre les dents, entre la mâchoire et la langue, qu'on écrase, qui se blottit contre le palais, ouvrez la fenêtre, sortez les rideaux !

L'Insomnie m'a dit, derrière ses lunettes de soleil, "t'es jolie quand t'es pas réveillée le matin". Il faisait frais. Il y avait des ombres, et des rayons, presque autour d'elle. Elle a toujours des lunettes de soleil autour des yeux, même quand elle en met pas. Derrière ses lunettes, on voit pas ses yeux. Ils sont très beaux.
Elle est belle, même quand elle est moche.

Y a des gens, comme ça... Ça doit être ma pensée qui les dessine pour toujours.

Buée.

Et y a ce bruit sourd, derrière moi.
Je suis pas encore bien réveillée, je dois être jolie.

Les gens marchent en zig-zag pour éviter les autres gens qui marchent pas, le regard uniforme, le regard bleu ciel, bleu amoureux.

Buée.

Une source inépuisable, un homme. Qui ravive. On n'a pas soif. Comme un lac de pensées à lui tout seul. Un sage expérimenté qui partage, qui n'en finit plus de partager.

Buée.

Un éclair. Buée.

Marcher, un livre.
Position debout, d'un pied sur l'autre, deux à eux seuls, 10 à cinq, le soleil qui pointe ; à l'ombre il fait frais, au soleil un peu trop chaud. La tête au soleil, le reste à l'ombre. Pour les tâches de rousseur. c'est tout.
Y aplus d'ombre, le dos au soleil, pour voir les autres, les gens, pour se concentrer sur. Sur quoi ? J'ai oublié.

Buée.
Dans la tête.

Au commencement Dieu créa le digit. Il prit ensuite huit digits pour créer un

Je suis trop sèche. Deshydratée. Presque évaporée. Comme le temps qui passe. Qui s'évapore. Qu'on ne rattrape jamais.
Le temps est faux.

J'ai froid, j'ai envie de glace, de sorbet.

Y a personne autour. Faut que je sortes, pour être seule au milieu de solitudes diverses et varièes. Seules. Invisibles et ensembles séparément.

J'aurais moins froid dehors avec des gens. Qu'ici, à l'intérieur et seule.
Avec un sorbet bien chaud.

Je ferme les yeux et je vois.
Je regarde ces couleurs et je vois mes yeux fermés.
Même pas peur.

Ha ha ha.

Je ris pour pas pleurer.
Je ris toute la journée.

Je mettrais de l'essence sur ces cheveux chatains, si abimés par leurs doigts.

Sous-ris. En voie de développement, le rire. Sous la moyenne, personne comprend.

Esquisse de dents.
En mouvement. Perpetuité.

J'attends.

Viétchiéra, tralala, pisnié, tralala, krassivaïa, tralala, viétchiéra, tralala, hop-là, hop ! hop !

C'est du russe.

C'est une dame elle est entrée dans le métro en dansant et en chantant. Comme les russes. Avec un super beau sourire. Et tout a ralentit.
En ce moment je croise énormément de regards. J'ai croisé le sien, et on s'est retrouvées à deux, à danser, dans le wagon devenu tout à coup vide, et c'était bien. C'est bien. Elle a un beau regard.
Cette dame elle m'a mit un sourire que j'affiche encore. Cette dame elle demande pas d'argent.
Cette dame elle offre du moment de bonheur.
Cette dame, elle est petite et vieille. Et elle danse. Seule. Dans le métro.
Elle est bien.