Elle a un visage sombre, et triste. Elle a l'air d'un esclave, d'un prisonnier. Dans ses yeux j'ai vu des barreaux noirs, métaliques, endurcis. Ils étaient trop longs pour ses yeux. Ils se cachaient dans sa bouche. Elle ne souriait plus, dejà. Des fois, les barreaux dépassaient de ses yeux, ils continuaient leur chemin le long de ses joues froides et rigides. Souvent ils s'écrasaient sur la poussière, sur le sol sale. Elle ne les rentrait pas avec ses menottes glacées. Trop d'égratinures sur sa peau, pas assez dans ses yeux métalliques, juste comme il faut quand on est en prison.
Elle était belle, radieuse, et rayonnante. Elle est différente, maintenant, par son regard vide, par son air indifférent et son regard morne.
Elle m'a dit qu'elle regrettait, qu'elle aurait du écouter les autres, qu'elle se bornait pour rien, juste pour voir, juste pour arriver au fin fond de sa faim et de sa vie.
Elle aurait pu, mais non.
Elle vit par procuration, elle dit. Elle ne vit plus trop même, je dis. Elle dit, ça va passer, ça va aller, elle ira mieux, elle refera pas pareil. Je dis rien, je veux pas la brusquer, pis je sais pas.
Elle me fait de la peine, il est vrai.
Il pleut des cordes de souvenirs rattachées à son image. Elle s'évapore par la chaleur. Puissent te rattraper mes pensées..